«Quelques rats quittent le navire» : Dupond-Moretti défend Macron face aux critiques

Publié le 9 octobre 2025 par: Être Heureux
Alors que la tempête politique s’abat sur Emmanuel Macron, Éric Dupond-Moretti a pris la parole pour défendre son ancien chef. Fidèle au président, l’ex-garde des Sceaux a fustigé la “trahison” de plusieurs anciens Premiers ministres, accusés de tourner casaque au moment où le pouvoir vacille.
Depuis plusieurs jours, la majorité présidentielle se fissure de toutes parts. En seulement quarante-huit heures, trois figures majeures — Édouard Philippe, Gabriel Attal et Élisabeth Borne — ont pris leurs distances avec le président de la République. Le premier réclame une élection présidentielle anticipée, le second avoue “ne plus comprendre les décisions” d’Emmanuel Macron, et la troisième plaide désormais pour une “suspension” de la réforme des retraites, qu’elle avait pourtant elle-même portée.
Une série de désaveux qui fragilise le chef de l’État, déjà confronté à une impasse parlementaire et à un climat social explosif.
Dupond-Moretti, le loyaliste en croisade
Face à cette fronde interne, Éric Dupond-Moretti a choisi la contre-attaque. Invité sur BFMTV ce jeudi 9 octobre, l’ancien ministre de la Justice a dénoncé sans détour “quelques rats qui quittent le navire”, visant directement les anciens Premiers ministres désormais critiques du président.
Soutien indéfectible d’Emmanuel Macron, l’avocat a qualifié cette rébellion de “fin de règne prématurée entretenue par ceux qui lui doivent tout”, rappelant notamment que Gabriel Attal “n’est rien sans Macron”, qu’il qualifie de “création politique pure du président”.
Ce ton mordant, empreint d’une loyauté presque viscérale, marque la volonté du pénaliste de replacer le débat sur la fidélité politique plutôt que sur la contestation du pouvoir.
Les flèches contre Édouard Philippe
Dans la même tirade, Dupond-Moretti a éreinté Édouard Philippe, patron du parti Horizons et potentiel candidat à la présidentielle de 2027. “Je suis sidéré que quelqu’un qui envisage d’être président de la République grève par anticipation la fonction à laquelle il aspire”, a-t-il lâché, accusant l’ancien Premier ministre de saper la fonction présidentielle au moment où le pays aurait besoin d’unité.
Pour lui, critiquer le président en exercice tout en préparant sa succession relève de la duplicité politique, une attitude qu’il juge indigne de l’esprit de la Ve République.
Une fidélité politique qui divise
Si les propos de Dupond-Moretti ont ravi les derniers défenseurs d’Emmanuel Macron, ils ont aussi relancé le débat sur la loyauté en politique. Ses détracteurs estiment que l’ancien ministre “ferme les yeux sur les erreurs du président”, quand ses partisans saluent au contraire une rare cohérence dans un gouvernement marqué par les défections.
En se plaçant dans le rôle de bouclier politique, l’ex-garde des Sceaux confirme son attachement personnel à Macron, quitte à se couper d’une partie de l’opinion publique lassée des querelles internes.
Une bataille symbolique avant la recomposition
Cette passe d’armes illustre le début d’une recomposition politique en marche, alors que les ambitions se dévoilent à l’horizon de 2027. Entre un président affaibli, des anciens Premiers ministres qui se détachent et des fidèles qui montent au créneau, le macronisme vit peut-être ses dernières convulsions avant sa mutation.