Pourquoi les motards tapent-ils leur casque quand ils vous croisent ?

PubliĂ© le 19 mai 2025 par: Ătre Heureux
Sur la route, les motards ne se contentent pas de rouler, ils communiquent. Ă travers des gestes codifiĂ©s, un vĂ©ritable langage sâest construit entre deux-roues, souvent mĂ©connu du grand public.
Parmi eux, un signe en particulier attire lâattention : le tapotement du casque. Mais que signifie rĂ©ellement ce geste discret ? Depuis longtemps, les motards ont dĂ©veloppĂ© une forme de communication silencieuse mais efficace, propre Ă leur univers. Le plus connu reste sans doute le cĂ©lĂšbre « V » formĂ© avec lâindex et le majeur pour saluer un autre motard. Ce salut symbolise la fraternitĂ©, le respect et lâappartenance Ă une mĂȘme communautĂ©. Mais au-delĂ de ce signe amical, d’autres gestes ont des portĂ©es plus pratiques, parfois mĂȘme stratĂ©giques, en lien avec la circulation et les dangers potentiels.
Le fameux tapotement du casque : un avertissement codé
Parmi ces signes, le fait de tapoter le haut de son casque avec la main gauche est devenu un code bien Ă©tabli. GĂ©nĂ©ralement, ce geste est utilisĂ© pour signaler la prĂ©sence dâun contrĂŽle de police ou dâun radar sur la route. En procĂ©dant ainsi, le motard alerte ses pairs circulant en sens inverse quâils sont susceptibles de croiser les forces de lâordre un peu plus loin. Il sâagit dâun Ă©quivalent motard des appels de phares quâĂ©changent rĂ©guliĂšrement les automobilistes.
Pourquoi la main gauche est privilégiée
Ce nâest pas un hasard si la majoritĂ© des gestes de communication Ă moto se font avec la main gauche. La raison est purement mĂ©canique : la main droite est mobilisĂ©e pour gĂ©rer lâaccĂ©lĂ©rateur. Utiliser la main gauche permet donc dâexprimer un signal sans mettre en danger le pilotage du vĂ©hicule, un compromis entre sĂ©curitĂ© et expressivitĂ© qui sâest imposĂ© naturellement dans les usages.
Entre courtoisie routiĂšre et transgression implicite
MĂȘme si ce signe peut ĂȘtre perçu comme un acte de solidaritĂ© entre motards, il soulĂšve une interrogation lĂ©gitime : aider dâautres conducteurs Ă Ă©viter un contrĂŽle nâest-il pas moralement discutable ? Sur le plan lĂ©gal, tapoter son casque ne constitue pas une infraction. Aucune loi nâinterdit explicitement ce geste. Toutefois, les forces de lâordre peuvent mal rĂ©agir si elles vous surprennent Ă le faire, estimant que vous entravez leur mission. Cela peut mener Ă un contrĂŽle plus approfondi, bien que juridiquement contestable.
Une législation plus stricte sur les dispositifs électroniques
La question du signalement des contrĂŽles routiers va plus loin lorsquâil sâagit de technologies embarquĂ©es comme les applications de navigation ou les assistants Ă la conduite. Lâarticle L130-11 du Code de la route interdit formellement le signalement de certains contrĂŽles, notamment ceux liĂ©s Ă lâalcoolĂ©mie, aux stupĂ©fiants ou Ă la recherche de personnes dangereuses. Dans ce cas, la police peut ordonner aux entreprises de dĂ©sactiver temporairement ces fonctions dans un pĂ©rimĂštre donnĂ© â jusquâĂ 10 km autour du point de contrĂŽle, ou 2 km en zone urbaine.
Un encadrement sévÚre, mais pas total
Lorsquâune opĂ©ration vise Ă intercepter un individu dangereux, le blocage du signalement peut ĂȘtre prolongĂ© jusquâĂ 12 heures. Mais ces limitations techniques ne peuvent rien contre les gestes manuels entre conducteurs. Les appels de phares ou les tapotements de casque restent donc, dans les faits, difficilement encadrables. NĂ©anmoins, en cas dâobstruction manifeste Ă une opĂ©ration sensible, ces gestes pourraient ĂȘtre interprĂ©tĂ©s comme une entrave, et Ă ce titre, faire lâobjet de sanctions.