« Je me suis fait ramasser »: Emmanuel Macron répond à un salarié qui lui demande de « faire travailler les feignants »

Publié le 20 mai 2025 par: Être Heureux
Sept ans après une phrase devenue symbole d’un président jugé déconnecté, Emmanuel Macron revient sur ses propos. Lors d’un déplacement dans la Meuse, le chef de l’État a tenu à contextualiser ses mots tout en réaffirmant sa vision d’un pays porté par le travail, le mérite et la production nationale.
C’était en 2018. À l’époque, fraîchement élu, Emmanuel Macron croise un jeune horticulteur au chômage. Sa réponse, directe : « Je traverse la rue et je vous en trouve, du travail », déclenche alors une tempête médiatique. Pour ses détracteurs, elle incarne une forme de condescendance et d’ignorance des réalités sociales. Ce lundi 19 mai 2025, lors d’une visite à l’usine Daimler Buses, dans la Meuse, le président est revenu sur cet épisode en assumant, tout en nuançant : « Je me suis fait ramasser, mais il y a de l’emploi dans le bâtiment, dans la restauration ».
Une nouvelle étape pour l’assurance chômage
Face à un salarié qui l’interpellait sur ceux qui « ne veulent pas travailler », Macron a défendu la réforme de l’assurance-chômage déjà engagée durant son quinquennat. Il annonce une prochaine étape, plus exigeante, dans la continuité de sa politique. Pour lui, le système doit continuer à inciter au retour à l’emploi, tout en restant attentif aux situations personnelles complexes. Il rappelle : « Il faut faire attention à ne pas généraliser. Il y a des gens qui profitent, oui, mais il y a aussi des gens en grande difficulté. »
Une attention particulière aux familles monoparentales
Dans son propos, le président a tenu à évoquer les « mamans seules », confrontées à un véritable casse-tête économique : travailler, mais à quel prix ? « Si ça leur coûte plus cher de faire garder leurs enfants et de reprendre un boulot, elles n’y arrivent pas », explique-t-il. Un constat lucide, selon lui, qui justifie les efforts portés sur le développement du dispositif France Travail, censé offrir un accompagnement plus adapté, notamment aux parents isolés. Un exemple de cas concret où l’équation travail/survie n’est pas toujours tenable.
Le travail comme levier central de l’économie
Dans un contexte de relocalisation industrielle et d’investissements records attendus dans le cadre du sommet Choose France, Macron insiste sur le lien direct entre effort national et prospérité collective. « Le pays ne peut avancer et payer son éducation et sa santé que s’il produit », affirme-t-il avec force. Pour lui, le travail des Français est le moteur de l’attractivité du territoire, et c’est grâce à lui que des géants économiques décident d’investir. Il appelle donc à ne pas relâcher l’effort, dans un discours à la fois volontariste et pragmatique.
Mérite, production, solidarité : les piliers revendiqués
« La France n’avancera que par le mérite et le travail », répète Emmanuel Macron. Une phrase qui résume la philosophie présidentielle, ancrée dans une conception méritocratique de la réussite. Mais ce message se veut nuancé : pas question de stigmatiser ceux qui peinent, ni d’ignorer les failles du système. Il plaide plutôt pour un équilibre entre exigence individuelle et soutien collectif, afin que chacun puisse contribuer, sans être exclu. Une ligne de crête qui vise à rassurer les entreprises tout en maintenant un discours socialement responsable.