Impôts : tous les Français bientôt obligés de payer l’impôt sur le revenu ? « Tout le monde doit contribuer… »

Publié le 20 mai 2025 par: Être Heureux
Dans un contexte économique tendu, la voix d’Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, vient bousculer les certitudes sur le financement de la protection sociale en France. En appelant à un partage plus équitable de l’effort fiscal, il pose une question centrale : qui doit réellement contribuer à la solidarité nationale ?
Le constat posé par Amir Reza-Tofighi est sans équivoque : les salariés et les entreprises supportent aujourd’hui une part disproportionnée du financement de la protection sociale. Selon lui, cette organisation pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des actifs et nuit à la compétitivité économique. En plaidant pour un recentrage du système, il remet en cause le cœur même du modèle français hérité de l’après-guerre. « Il faut qu’aujourd’hui, on puisse gagner plus lorsqu’on travaille », a-t-il martelé sur RMC, réclamant un allègement des charges sociales qui grèvent les revenus et freinent, selon lui, l’envie d’entreprendre.
Un impôt sur le revenu plus inclusif
Parmi les pistes avancées, l’idée d’un impôt sur le revenu universel retient particulièrement l’attention. Le chef de la CPME pointe une anomalie : moins de la moitié des Français sont actuellement soumis à cet impôt. Une situation jugée injuste dans un pays qui revendique la solidarité comme valeur cardinale. Il ne s’agit pas de taxer davantage, mais de mieux répartir : une contribution modeste mais symbolique de chacun renforcerait, selon lui, le lien entre citoyen et système social. L’objectif n’est pas d’écraser davantage les classes moyennes, mais d’élargir la base pour rééquilibrer l’effort collectif.
La santé, un bien gratuit mais coûteux
Autre sujet sensible : la participation individuelle aux frais de santé. Là encore, Amir Reza-Tofighi veut faire évoluer les mentalités. Sans toucher à l’accessibilité des soins, il propose que chaque Français, selon ses moyens, contribue même légèrement à ses dépenses médicales. Un geste avant tout pédagogique, pour rappeler que la santé publique a un coût. « Il ne s’agit pas de créer une médecine à deux vitesses, mais de faire comprendre à chacun que la solidarité repose sur un effort commun », insiste-t-il. Une proposition qui fait écho à une volonté plus large : responsabiliser les citoyens face à la soutenabilité du modèle.
Une réforme fiscale plus équilibrée
Dans la perspective de la future conférence sociale sur la protection sociale, le président de la CPME souligne l’urgence d’un débat de fond. Réduire la dépendance aux seuls revenus du travail, c’est aussi explorer d’autres leviers. Comme Emmanuel Macron avant lui, Amir Reza-Tofighi évoque des sources complémentaires comme la consommation. L’idée n’est pas nouvelle, mais elle gagne du terrain : diversifier les recettes pour alléger les cotisations qui pèsent sur les salaires, sans remettre en cause les droits sociaux. Ce glissement d’un modèle exclusivement financé par le travail vers un modèle mixte marque un tournant philosophique et économique majeur.
Le patronat divisé sur les solutions
Sur le principe, les organisations patronales s’accordent : il faut revoir le mode de financement sans affaiblir la protection sociale. Mais derrière cette unanimité de façade, les solutions proposées diffèrent sensiblement. L’U2P, par exemple, défend un élargissement vers les revenus du capital, les rentes, les successions ou encore la TVA. Une manière d’impliquer des ressources aujourd’hui partiellement épargnées par l’effort national, tout en gardant à distance une hausse frontale de l’impôt sur le travail. Ces divergences illustrent bien la complexité d’un système à bout de souffle, tiraillé entre efficacité économique et équité sociale.